2007-2008

Clinique psychanalytique des dépressions

La clinique psychanalytique des dépressions a été marquée par plusieurs tournants dont tous n’ont pas eu le même impact. Le terme dépression, par rapport à celui de mélancolie est pour le moins tardif (XIXe siècle), alors que pas moins de huit paradigmes de la mélancolie se sont succédés depuis le pseudo-Aristote (Question XI).

On présentera les travaux les plus saillants dans le mouvement psychanalytique : les discussions entre Sigmund Freud et Karl Abraham et leurs prolongements avec l’article « Deuil et mélancolie », posant les principes d’une différenciation entre dépression névrotique et psychotique ; la thèse kleinienne, inspirée par Sandor Rado, d’une position dépressive constitutive de la subjectivité de l’enfant, dont le stade du miroir a été à maints égards l’héritier ; la notion d’ « enfant non bienvenu » (unwillkommenes kind) proposée par Sandor Ferenczi ; les apports des deux cliniciennes hors pair qu’ont été Édith Jacobson et Hélène Deutsch concernant divers types de dépression.

Du côté de Lacan, on ne pourra éviter de noter qu’il sait s’appuyer sur le courant phénoménologique (notamment en déplaçant la notion de deux types de mort proposée par Gebsattel), pour renouveler la lecture de Sigmund Freud, et que ses apports sur la question des formes de dépression (et de manie) s’appuient sur ses réflexions concernant le caractère factice de l’objet, facticité qui s’exprime à ciel ouvert tant dans la mélancolie (rejet de l’inconscient, dans Télévision), dans la manie (perte du « lestage » de l’objet a) que dans les dépressions particulièrement sévères, où se fait sentir le désir de rejet de l’Autre parental (en référence à Ferenczi).

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